La production cacaoyère en Côte d’Ivoire est estimée à 1 200 000 tonnes, soit
41% de l’offre mondiale. Cette culture contribue à hauteur de 10% au Produit Intérieur
Brut. Au niveau social, ce sont environ 600 000 chefs d’exploitation qui animent l’appareil
de production, faisant ainsi vivre par ses revenus environ 6 000 000 de personnes. Malgré
son apport économique, la cacaoculture est désignée comme l’une des causes principales de
la dégradation du couvert forestier, de l’environnement et des variabilités observées au
niveau du climat. En effet, de 10 364 198 hectares de forêt en 1969, le potentiel forestier est
estimé depuis 2015 à 3 401 146 hectares, soit une perte de 4,32% par an. À Dimbokro, plus
de 5 000 paysans s’adonnent à la cacaoculture, avec comme superficies emblavées 1 909
hectares de cacao. La commercialisation du cacao à l’échelle de ce département, a fait de
cette spéculation, la principale source de revenus pour les paysans. La présente étude vise à
analyser les impacts socioéconomiques et environnementaux de la cacaoculture dans ce
département. La démarche méthodologique adoptée pour mener cette étude repose sur
l’analyse des images satellitaires, des entretiens avec les acteurs de la filière cacao et des
enquêtes de terrain auprès de 200 planteurs de cacao. Les résultats indiquent que la
couverture forestière naturelle reste faible de façon générale dans le département, mais en
marge des effets néfastes, les plantations de cacao participent à la recomposition de la
couverture végétale. En outre, l’Indice de Végétation Normalisé (NDVI) est plus important
dans les zones dominées par la cacaoculture par rapport aux zones faiblement couvertes par
cette activité. Il en ressort également que la cacaoculture a contribué à l’amélioration du
niveau de vie de nombreux chefs de ménages.