Contraintes liées à la filière manioc et vulnérabilité des femmes dans les villages de la Sous-Préfecture d’Adiaké
Auteur.e.s
Banto Fernand PEYENA, Yéboué Stéphane Koissy KOFFI, P. Joseph ASSI-KAUDJHIS.
Résumé
En Côte d’Ivoire, la filière manioc connait un essor et les femmes sont
représentées à tous les niveaux de sa chaine de valeur. Dans les villages de la Sous-préfecture
d’Adiaké, c’est l’une des filières phare animée par les femmes. Cependant, les difficultés
auxquelles elles sont confrontées les rendent vulnérables dans leur effort de faire de cette
activité une source de revenus durable. Cette étude vise à analyser les contraintes liées à la
filière manioc et la vulnérabilité des femmes dans les villages de la Sous-préfecture d’Adiaké.
La méthodologie pour cette étude s’appuie sur des données primaires notamment des données
de terrain, les entretiens avec les grandes productrices de manioc frais et ses produits dérivés
et les présidentes des associations des femmes cultivatrices de manioc frais. Au total, l’on a
enquêté 221 femmes dont 98 cultivatrices de manioc frais, 72 productrices de la pâte de
manioc frais, 22 productrices d’attiéké et 29 productrices de gari. Aussi, six (06) villages ont
été investigués en Août 2022, notamment Etuessika, Aboutou, Angah, Bondoukou,
Gnamiendissou et Kacoukro.
Les résultats montrent que les femmes sont vulnérables dans la filière manioc en raison : des
difficultés d’accès aux microfinancements (92%) ; de la déficience des parcelles pour la
culture du manioc conduisant à une forte présence des parcelles de 0,5 à 1 hectare (66%) ; de
la rareté des terres cultivables conduisant à location des terres (35%), du faible capital
d’investissement soit 57% pour moins de 50 000 F CFA ; de l’avis des femmes (60%) sur le
mauvais état des voiries ; et de l’infidélité des acheteurs dans l’acquittement de leur dette soit
40% des productrices concernées.