Analyse de la dynamique de l’occupation du sol de la grande Niaye de Pikine (Dakar) en milieu urbain de 1984 à 2021
Auteur.e.s
DANGOURA Mouhamed, KEBE El hadji Abdou Karim, FALL Niang Awa, CISSE Idrissa, DIOUF Khadi, GOMIS Joseph Samba, SYLLA Matar , NDIAYE Bandiougou.
Résumé
La grande Niaye de Pikine, zone humide, symbole de la zone écogéographique
des Niayes est sujette à une attraction du fait de sa position stratégique.
Toutefois, cet espace vital n’a pas échappé aux contraintes d’ordre climatique et
environnemental récent dans l’espace sahélien. Cette situation est exacerbée par une
urbanisation galopante qui entraine une forte pression sur les surfaces inondables. Ainsi, le
constat de la situation de vulnérabilité ainsi que la perte des zones humides, fait état de
réflexion à l’analyse de l’évolution spatiale de la couverture du sol de la Grande Niaye de
Pikine. A travers une approche multi-scalaire, ce diagnostic aboutit à une photointerprétation
suivie d’un traitement d’imageries multi -dates. Dans un contexte de variabilité pluviométrique, l’hydrologie des Niayes s’est fortement modifiée et semble
afficher une situation d’irréversibilité en dépit du retour à la normale des pluies ces
dernières années. Le diagnostic de la situation environnementale des zones humides de la
grande Niaye de Pikine révèle un assèchement progressif de la surface des zones inondées
variant de 112,25 ha en 1984 à 20,18 ha en 90 soit 22,64% à 4,06% pour atteindre
environ 1,90% en 2018 bien que l’eau ait progressé de 2,05% en 2012. En revanche, la
surface du bâti est passée de 45,9 km
Le Journal des Sciences Sociales N°28 – Décembre 2024 ISSN 2073-9303 Page 197
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en 1990 à 63,5 km
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en 2018, soit un taux de
croissance global 38,4%. Cela s’est donc réalisé à un rythme d’évolution accéléré, réduisant
fortement la surface occupée par les zones inondées. Avec une prédominance de 69,70%
des classes d’entité, le bâti demeure le principal facteur de régression de la Grande Niaye.
S’y ajoutent la densification du réseau routier et l’érection du Technopole qui constituent
ainsi la cheville ouvrière des Niayes. Malgré cette dichotomie entre exploitation et
préservation, cet espace aiguise la convoitise et introduit les notions de compétition,
d’instabilité, de risque de disparition.