Eau et agriculture périurbaines dans le contexte des infrastructures socio-économiques : Exemple du bassin versant de Diamniadio (Dakar, Sénégal)
Auteur.e.s
Madiop YADE, Abdoulaye FATY, Pierre Corneille SAMBOU, Waly FAYE.
Résumé
En tant qu’activité traditionnelle, l’agriculture, à travers le maraîchage, est
toujours une des principales formes d’activités socio-économiques et sources de revenus des
populations, ainsi que le premier employeur des jeunes au niveau du bassin versant de
Diamniadio. Cependant, depuis 2014, Diamniadio est au cœur des politiques d’aménagement
territorial de la région dakaroise avec l’avènement d’une ville nouvelle appelée autrement
Pôle Urbain. Ainsi, l’agriculture qui a toujours soutenu le développement socio-économique
de cette zone est vivement affectée aujourd’hui par ces aménagements, entrainant un net recul
de ce secteur depuis deux décennies. Cet article a pour principal objectif d’évaluer l’impact
des aménagements sur le potentiel hydrique du bassin versant de Diamniadio et sur
l’agriculture. Pour se faire, des données hydro-climatiques sont recueillies au niveau de la
DGPRE et de l’ANACIM. Ces données sont extraites du réseau pluviométrique de la station
de Dakar Yoff de 1951 à 2023. Les données socio-économiques sont recueillies au niveau de
l’ANSD, mais aussi à travers une enquête de terrain réalisée par le biais d’un questionnaire.
Les résultats montrent que le potentiel hydrique varie constamment à travers l’irrégularité
pluviométrique avec une moyenne annuelle estimée à 71 326 080 m
. S’y ajoute la
perturbation de l’écoulement naturel des eaux pluviales due aux aménagements réalisés au
niveau du bassin. Cette perturbation a entrainé la réduction du taux de charge de la nappe
phréatique et le tarissement précoce des lacs temporaires. La conjonction de tous ces facteurs
a pour conséquence la réduction de l’espace agricole, la baisse de 21 % des revenus et la
reconversion de bon nombre d’agriculteurs dans d’autres activités.