Solidarité et Ubuntu à l’ère de la crise écologique
Auteur.e.s
Cédric Bledoumou APPENAN, Yao Emile KONAN.
Résumé
Du dérèglement climatique à la pollution de l’eau et de l’air, de la désertification
des sols à la perte de la biodiversité, le constat est que les dynamiques environnementales
défient les frontières. Tout porte à croire que c’est dans le domaine écologique que se réalise
la globalisation au sens strict du terme. Pourtant, alors que les menaces environnementales
traversent les espaces et les temporalités, et que le mot solidarité est le plus à la mode, le
monde est en passe de se fracturer continuellement, cette fracturation continue se matérialise
par l’incapacité des gouvernements à capitaliser sur leurs convergences pour répondre à ce
défi existentiel qu’est la crise écologique. Ce défi existentiel nous convoque à penser un
modèle nouveau de solidarité à même de venir au secours de la planète. Le principe solidarité
se pose comme un principe d’être, qui nous situe devant l’urgence de définir la facture de la
crise écologique pour un monde qui peine à faire converger communauté de destin et
communauté d’intérêt. Son versant éthique, l’Ubuntu, peut fonder une solidarité écologique
plus agissante en cela qu’il implique un impératif écologique qui se veut le manifeste de la
solidarité de l’homme avec le monde, du salut du monde avec l’ensemble du créé en vue de
restaurer la justice environnementale. Repenser la solidarité à travers une démarche
prospective, c’est explorer des pistes de recherche pour la fondation d’une communauté
terrestre qui rassemble l’humanité dans une tâche collective ou dans un contrat de solidarité
qui permettrait à chacun des contractants de gagner ou de perdre à la même situation que les autres.