La démocratie contemporaine fonctionne à partir d’une majorité qui exerce le
pouvoir d’État. La latitude offerte à cette majorité pour faire régner la volonté générale est si
grande qu’on en arrive à parler de dictature légale. En cela, elle exclut bien souvent des
affaires publiques, une frange de la population, considérée comme minorité. Or, en tant
qu’organisation politique de la société, l’État est l’instance de la puissance publique qui
renforce son pouvoir par la prise en compte synergique de toutes les sensibilités sociales.
Gouvernants et gouvernés, majorité et opposition minoritaire doivent alors travailler à cette
fin, celle d’accroître la puissance de l’État. Quel est en réalité la place et le rôle de la minorité
démocratique ou politique dans un contexte où le plus grand nombre décide ? Dans cet article,
par le biais de la méthode historico-critique, nous montrerons que la véritable démocratie est
un champ inclusif et dynamique de tous les clivages politiques. Il apparaît nécessaire
d’examiner les subtilités du fonctionnement de la démocratie à la lumière de la science
politique spinozienne pour une intégration plus forte des forces vives à l’effet de renforcer la
structure même de l’État et de lui éviter la désagrégation. En conclusion, il est établi que la
multitude spinozienne intègre toutes les différences politiques faisant ainsi de la démocratie
la forme de gouvernement la plus naturelle.