Le lac Retba et sa périphérie offrent divers services écosystémiques, font partie
intégrante des Niayes de Dakar et constituent une assiette foncière qui attire davantage la
convoitise de la population de la banlieue de Dakar. Dans ce contexte, les unités d’occupation
du sol de l’espace du lac Retba ont connu des dynamiques diverses. Cette étude vise à
analyser les changements d’occupation du sol. Elle s’appuie sur un traitement des images
satellitaires Landsat acquises de 1972, 1992, 2012 et 2023, des données pluviométriques de
1951 à 2023 et des données qualitatives relatives aux facteurs. Une classification supervisée
est appliquée aux images et les vecteurs issus de cette classification sont combinés deux à
deux afin de détecter les changements. L’indice pluviométrique standardisé (IPS) est
appliqué aux cumuls annuels de la série afin d’apprécier la variabilité. Les résultats montrent
que la sécheresse des années 1970 et 1980 a considérablement réduit les classes d’eau et de
végétation au profit de la classe du sol nu, alors que le regain pluviométrique amorcé à partir
de 2008 engendre une hausse des surfaces d’eau. Entre 1972 et 1992, les classes d’eau et de
végétation ont enregistré des pertes respectives de 27,4 ha et de 1465,95 ha et entre 2012 et
2023, la classe d’eau a eu un gain de 56,12 ha. A partir de 2012, l’urbanisation par le bâti a
fait régresser la surface végétale. Entre cette date et 2023, le bâti a augmenté de 1546,59 ha
au détriment de la végétation qui a perdu 2149,83 ha. La sécheresse est un facteur majeur de
la dégradation environnementale de l’espace du lac Retba et a contribué à accélérer son
urbanisation. Toutefois, l’occupation du sol par le bâti ne répond à aucun schéma
d’aménagement et expose les populations à des risques environnementaux.