1 | Auteur(s): Assane DIOUCK, Awa FALL, Lamine Ousmane CASSÉ. N° de Page : 9-18 |
Entre effets d’intermittence du Train Express Régional et continuités écologiques pour la survie de la forêt classée de Mbao à Dakar (Sénégal)
Résumé
Ce texte s’intéresse à la politique d’écologisation des politiques publiques, à travers le concept de continuité écologique. Il s’agit d’un ouvrage du génie écologique dont la mise en œuvre permet de relier des habitats naturels, suite à la fragmentation d’un écosystème forestier. Un focus sur le tracé du Train Express Régional (TER) dans la Forêt Classée de Mbao (FCM) à Dakar a permis d’analyser les perturbations de l’environnement liées au TER. L’objectif principal de cette recherche est d’analyser les effets d’intermittence et les enjeux de la définition d’une politique publique de corridor écologique en tant qu’outil d’aménagement. Des données d’enquêtes de perception exploitées à partir d’entretiens auprès d’acteurs clés conjuguées aux observations de terrain ont permis de réaliser cette recherche et d’aboutir à des résultats. Les infrastructures de transport, à l’image du TER, sont réalisées, sans prises en charge véritable des mesures d’atténuation engendrant par conséquent une intermittence de cette forêt urbaine et des effets multiples sur la biodiversité. La réflexion autour de la mise en place de corridors écologiques sur le tracé de cette infrastructure a permis également de mettre en lumière les stratégies de survie de cet écosystème.
2 | Auteur(s): Bi - Claude Évariste ZAN, Doh N’guessan Gérard NANAN, Alain SISSOKO. N° de Page : 20-30 |
Difficultés des conditions de travail des agents de l’arrondissement maritime de San Pedro (Côte d’Ivoire)
Résumé
La valorisation du capital humain est un des fondements majeurs de tout projet de développement local. Une telle perception amène à étudier les conditions de travail d’une catégorie d’acteurs intervenant en zones maritime et portuaire. L’objectif de la présente étude est de décrire et expliquer les difficultés rencontrées par les agents de l’arrondissement maritime de San Pedro, dans l’exercice de leurs missions. L’étude se distingue ainsi des approches typiquement descriptives ou pronostiques. Sous l’éclairage de la théorie de l’anomie, l’hypothèse de travail soutient que le faible engagement de l’État est à l’origine de ces difficultés. La méthodologie adoptée a permis de combiner les analyses qualitative et quantitative, à partir de l’observation, de l’étude documentaire, d’entretiens individuels et de l’administration d’un questionnaire, à un échantillon raisonné de 40 locuteurs. Il ressort de l’étude que ces agents accomplissent leurs missions dans des conditions de travail difficiles. Ces difficultés renvoient aux sous-effectifs et sous qualification des agents, à l’inadaptation de l’espace physique de travail, ainsi qu’à l’insuffisance des équipements de travail et des moyens de protection. La conjugaison de variables intermédiaires (absence d’un cadre légal promouvant de meilleures conditions de travail des agents, dotation insuffisante en ressources humaines et en matériels, insuffisance des investissements dans la formation des agents) a rationalisé ces difficultés par le faible engagement de l’État. Le résultat très significatif du test d’hypothèse non paramétrique (Khi deux de Pearson) a validé l’hypothèse. La pertinence du choix de la théorie de l’anomie, en tant que systématisation, a également été établie.
3 | Auteur(s): Valentin NGOUYAMSA. N° de Page : 32-40 |
Dynamiques entrepreneuriales estudiantines : innovations socio-managériales dans le développement des structures « stables » des étudiants au Cameroun
Résumé
Cette étude dont les données ont été collectées entre Janvier et Février 2024 à Dschang Cameroun explore les initiatives entrepreneuriales des étudiants dans les villes universitaires camerounaises, mettant en lumière leur culture entrepreneuriale et les stratégies innovantes dans leurs petites entreprises. À travers des monographies de deux cas d'entreprises estudiantines, l'analyse des témoignages et expériences des promoteurs (10 au total) obtenus à l’aide d’un guide d’entretien a permis de mettre en avant les stratégies socioéconomiques qu'ils adoptent pour innover et pérenniser leurs structures. En examinant leurs structures et leurs modèles d'affaires, l'étude a permis de mettre en évidence l'importance de la diversification des activités comme une stratégie clé pour assurer la pérennité des entreprises étudiantes. De plus, elle souligne le rôle crucial du capital social dans le développement et la croissance des entreprises étudiantes, en mettant en évidence les avantages des partenariats stratégiques et des réseaux de contacts. Enfin, l'étude conclut en soulignant l'importance de la formation entrepreneuriale et des innovations managériales pour renforcer l'écosystème entrepreneurial étudiant et favoriser le développement économique local.
4 | Auteur(s): Banto Fernand PEYENA, Yéboué Stéphane Koissy KOFFI, P. Joseph ASSI-KAUDJHIS. N° de Page : 42-56 |
Contraintes liées à la filière manioc et vulnérabilité des femmes dans les villages de la Sous-Préfecture d’Adiaké
Résumé
En Côte d’Ivoire, la filière manioc connait un essor et les femmes sont représentées à tous les niveaux de sa chaine de valeur. Dans les villages de la Sous-préfecture d’Adiaké, c’est l’une des filières phare animée par les femmes. Cependant, les difficultés auxquelles elles sont confrontées les rendent vulnérables dans leur effort de faire de cette activité une source de revenus durable. Cette étude vise à analyser les contraintes liées à la filière manioc et la vulnérabilité des femmes dans les villages de la Sous-préfecture d’Adiaké. La méthodologie pour cette étude s’appuie sur des données primaires notamment des données de terrain, les entretiens avec les grandes productrices de manioc frais et ses produits dérivés et les présidentes des associations des femmes cultivatrices de manioc frais. Au total, l’on a enquêté 221 femmes dont 98 cultivatrices de manioc frais, 72 productrices de la pâte de manioc frais, 22 productrices d’attiéké et 29 productrices de gari. Aussi, six (06) villages ont été investigués en Août 2022, notamment Etuessika, Aboutou, Angah, Bondoukou, Gnamiendissou et Kacoukro. Les résultats montrent que les femmes sont vulnérables dans la filière manioc en raison : des difficultés d’accès aux microfinancements (92%) ; de la déficience des parcelles pour la culture du manioc conduisant à une forte présence des parcelles de 0,5 à 1 hectare (66%) ; de la rareté des terres cultivables conduisant à location des terres (35%), du faible capital d’investissement soit 57% pour moins de 50 000 F CFA ; de l’avis des femmes (60%) sur le mauvais état des voiries ; et de l’infidélité des acheteurs dans l’acquittement de leur dette soit 40% des productrices concernées.
5 | Auteur(s): Pierre BADO, Issa SORY. N° de Page : 58-66 |
La Coopérative d’électricité de Tialgo (Burkina Faso) à l’épreuve du terrain
Résumé
L’objectif de cet article est d’analyser l’offre des services d’électricité par les Coopératives d’Electricité (COOPEL) au Burkina Faso précisément à Tialgo dans la province du Sanguié. Les coopératives d'électricité ont été instituées au Burkina Faso dans le cadre de l’électrification rurale. Cette réforme apparaît comme une délégation de pouvoir en vue de responsabiliser les populations à la base pour la gestion des infrastructures électriques dans les zones rurales. Ces coopératives d’électricité participent à la prise de décisions et au maintien de la cohésion sociale. L’étude mobilise des données qualitatives et quantitatives collectées depuis 2020 auprès de tous les abonnés de la coopérative de Tialgo et des personnes-ressources en charge de l’électrification rurale décentralisée au Burkina Faso. Il apparaît un décalage entre la prescription et la réalité du terrain des COOPEL dans le village de Tialgo. Malgré la création de l’agence burkinabè de l’électrification rurale, l’accès à l’électricité reste un défi majeur pour les populations de la province du Sanguié.
6 | Auteur(s): Omer Arsène IVORA MOUANGOYE . N° de Page : 68-80 |
De l’usage de la violence verbale dans la société politique athénienne (Ve – IVe S. AV. J.-C.)
Résumé
L’affermissement de la démocratie est sans doute l’une des réalisations majeures qui définissent le mieux l’«âge classique » du V e siècle à Athènes. Aussi, la « démocratie directe », dont les Athéniens avaient entamé la construction depuis l’époque de Dracon et achevée au V e siècle sous l’impulsion de Périclès, était-elle un système politique favorisant les libertés d’expression et les confrontations oratoires. Mais bien que les Athéniens aient mis en place des lois pour réguler et arbitrer leurs modes d’expression, l’invective ou violence verbale échappait à ces garde-fous. Elle se manifestait dans les lieux publics où la politique était présente, servant d’arme verbale capable de porter un coup moral à un individu et de ruiner sa réputation. C’est justement cette réalité socio-politique que cet article tente de rappeler.
7 | Auteur(s): Mohamed Lamine NDAO. N° de Page : 82-93 |
Croissance urbaine et enjeux fonciers dans la commune de Tivaouane Peulh Niaga (Rufisque, Sénégal)
Résumé
Dans la région de Dakar les problèmes d’accès à la propriété et de contrôle du foncier se posent avec acuité incitant les populations à s’installer de plus en plus vers la périphérie. C’est ce qui justifie cette étude qui a pour objectif d’analyser les enjeux fonciers liés à la croissance urbaine dans la commune de Tivaouane Peulh Niaga. Une méthode axée sur un choix raisonné a été adoptée. C’est ainsi que nous avons enquêté 271 chefs de concessions répartis dans six quartiers de la commune. La croissance démographique peut être imputable à l’installation progressive de couches de populations enregistrées ces dernières années. Entre 1988 et 2023, la population de la commune est passée de 3 985 à 152 043 habitants. Les résultats ont permis de voir qu’entre 1983 à 2021, la surface du bâti a connu une évolution annuelle de 45 ha. Cette croissance urbaine s’explique d’abord par les disponibilités foncières mais aussi l’accessibilité facilitée par le prolongement de la VDN 3. En effet, plus de 25% des interrogés se sont installés dans la commune après le prolongement de la VDN et 68% affirment avoir plus de facilité à se déplacer. Des installations qui s’accompagnent d’une extension progressive du bâti sont un facteur de la régression des zones de culture au profit des lotissements à usage d’habitations d'après 58% des enquêtés
8 | Auteur(s): Jean-Philippe Anicet TANOH. N° de Page : 95-104 |
« Stratégies de rénovation et représentations socioéconomiques des maisons individuelles groupées en milieu périurbain à Bingerville (Est d’Abidjan – Côte d’Ivoire) »
Résumé
L’objectif du présent travail est d’analyser l’influence des représentations socioéconomiques sur les stratégies de rénovation des propriétaires de maisons individuelles groupées périurbaines dans la sous-préfecture de Bingerville. Le protocole méthodologique est basé sur les représentations socioéconomiques des habitations via un questionnaire pour collecter les évocations des ménages. L’étude considère deux unités spatiales : la sous-préfecture et le village. Les données collectées via un questionnaire d’enquête sur sites utilisant la technique du choix raisonné a porté sur un échantillon de 155 répondants discriminés selon trois panels polarisant des travaux de rénovations. La grille de lecture et l’algorithme retenus proposent une approche globale de hiérarchisation et d’analyse des informations. Les calculs statistiques sont associés à la nature des variables et concernent deux Tests du Khi-carré et quatre mesures symétriques. L’outil statistique instrumenté pour le traitement des données est le logiciel SPSS Statistic 26. Les résultats indiquent que les représentations socio-économiques structurent les stratégies de rénovation basées sur la stabilisation et la viabilisation des maisons individuelles groupées et crédibilisent une maîtrise d’œuvre de rénovation plus inhérente au statut social qu’au bâti.
9 | Auteur(s): MAHAMANE ABDOUL-KADER Moustapha , IBRAHIM Habibou, MAMAN Issoufou, DAMBO Lawali. N° de Page : 107-118 |
Conflits fonciers autour des parcelles agricoles de l’aménagement hydro-agricole dans la commune urbaine de Konni (Niger
Résumé
La gestion des périmètres hydro-agricoles au Niger est entachée de conflits fonciers depuis des décennies. Cette situation relève de ce que la terre est devenue un bien autour duquel les populations s’affrontent pour jouir des droits fonciers durables ou d’usage des ressources. Le foncier est un bien précieux que tout exploitant veut posséder pour garantir l’avenir de ses descendants. A Konni, les défis que soulèvent la forte pression foncière urbaine, la non immatriculation du périmètre, les morcèlements des parcelles et transactions foncières illégales, la divagation des animaux et l’absence d’enregistrements effectifs des droits fonciers des exploitants sont la sécurisation et gouvernance foncière. Cet article traite des conflits fonciers autour de l’Aménagement Hydro-Agricole (AHA) et questionne les instances et mécanismes de régulation. La méthodologie développée s’appuie sur une démarche mixte combinant l’exploitation des données secondaires et primaires. Les données collectées sont constituées à partir des enquêtes par entretiens individuels auprès de 18 acteurs (services techniques de l’Office National d’Aménagement Hydro-Agricole (ONAHA), commissions foncières, structures de recherche et de gestion du périmètre, chefs de village et ou quartiers de Konni) et par questionnaires adressés aux exploitants de l’aménagement hydro-agricole en 2022. Au total, 368 exploitants ont été interviewés. Les résultats obtenus montrent une diversité des conflits liés à l’augmentation des besoins en terre et à la marchandisation du foncier, au développement des transactions foncières, à l’occupation anarchique des chemins d’exploitation et de la zone de servitude dans la commune urbaine de Konni.
10 | Auteur(s): Songanaba ROUAMBA, Assicanedirou Zefté DAO, Mathieu NAMA, Soukrègma Denis GUISSOU , Malick ZOMA. N° de Page : 120-131 |
Culture maraîchère, une pratique agroécologique dans la commune rurale de Didyr au Burkina Faso
Résumé
Le développement de la culture maraîchère est vulnérable face aux anomalies climatiques et à la paupérisation des terres. Toutefois, elle demeure une perspective à l’insécurité alimentaire et nourrit l’espoir de nombreuses communautés rurales dans la réduction de la pauvreté. Ainsi, cette étude s’inscrit dans un contexte de grands enjeux auxquels le Burkina Faso est confronté, en termes de sécurité alimentaire, de changement climatique et d’appauvrissement des sols. Elle se propose de caractériser une culture maraîchère prise dans la toile d’une crise multifacette dans la commune rurale de Didyr (Burkina Faso) qui se veut durable. La méthodologie a consisté à collecter auprès de 286 maraîchers des données quantitatives et qualitatives entre janvier et février 2024. Alors, les outils SIG ArcGis, de collecte Kobocollect, de statistiques Excel et R studio et de saisie Word ont été utilisés pour la réalisation de cette étude. Les résultats montrent que la préservation des jardins de culture est assurée par un contraste de modalité de clôture à Didyr. Le mode le plus utilisé et sécurisant est l’usage de la grille métallique représentant 32,17 %. Aussi, pour assurer une production durable, des techniques culturales soucieuses de l’environnement sont utilisées. Ces techniques se résument à l’usage des traitements phytosanitaires naturels, l’association ainsi que la rotation de culture et l’apport important de la fumure organique. Par ailleurs, il est constaté une diversité spéculative dans la production avec un score de diversité de culture moyen de 5 spéculations par jardin. La culture maraîchère favorise également une sécurisation sociale. Elle raffermit la cohésion sociale entre producteur, autonomise la frange féminine et consolide la durabilité à travers une production agroécologique.
11 | Auteur(s): Cédric Bledoumou APPENAN, Yao Emile KONAN. N° de Page : 133-141 |
Solidarité et Ubuntu à l’ère de la crise écologique
Résumé
Du dérèglement climatique à la pollution de l’eau et de l’air, de la désertification des sols à la perte de la biodiversité, le constat est que les dynamiques environnementales défient les frontières. Tout porte à croire que c’est dans le domaine écologique que se réalise la globalisation au sens strict du terme. Pourtant, alors que les menaces environnementales traversent les espaces et les temporalités, et que le mot solidarité est le plus à la mode, le monde est en passe de se fracturer continuellement, cette fracturation continue se matérialise par l’incapacité des gouvernements à capitaliser sur leurs convergences pour répondre à ce défi existentiel qu’est la crise écologique. Ce défi existentiel nous convoque à penser un modèle nouveau de solidarité à même de venir au secours de la planète. Le principe solidarité se pose comme un principe d’être, qui nous situe devant l’urgence de définir la facture de la crise écologique pour un monde qui peine à faire converger communauté de destin et communauté d’intérêt. Son versant éthique, l’Ubuntu, peut fonder une solidarité écologique plus agissante en cela qu’il implique un impératif écologique qui se veut le manifeste de la solidarité de l’homme avec le monde, du salut du monde avec l’ensemble du créé en vue de restaurer la justice environnementale. Repenser la solidarité à travers une démarche prospective, c’est explorer des pistes de recherche pour la fondation d’une communauté terrestre qui rassemble l’humanité dans une tâche collective ou dans un contrat de solidarité qui permettrait à chacun des contractants de gagner ou de perdre à la même situation que les autres.
12 | Auteur(s): Cédric Bledoumou APPENAN, Yao Emile KONAN. N° de Page : 133-141 |
Solidarité et Ubuntu à l’ère de la crise écologique
Résumé
Du dérèglement climatique à la pollution de l’eau et de l’air, de la désertification des sols à la perte de la biodiversité, le constat est que les dynamiques environnementales défient les frontières. Tout porte à croire que c’est dans le domaine écologique que se réalise la globalisation au sens strict du terme. Pourtant, alors que les menaces environnementales traversent les espaces et les temporalités, et que le mot solidarité est le plus à la mode, le monde est en passe de se fracturer continuellement, cette fracturation continue se matérialise par l’incapacité des gouvernements à capitaliser sur leurs convergences pour répondre à ce défi existentiel qu’est la crise écologique. Ce défi existentiel nous convoque à penser un modèle nouveau de solidarité à même de venir au secours de la planète. Le principe solidarité se pose comme un principe d’être, qui nous situe devant l’urgence de définir la facture de la crise écologique pour un monde qui peine à faire converger communauté de destin et communauté d’intérêt. Son versant éthique, l’Ubuntu, peut fonder une solidarité écologique plus agissante en cela qu’il implique un impératif écologique qui se veut le manifeste de la solidarité de l’homme avec le monde, du salut du monde avec l’ensemble du créé en vue de restaurer la justice environnementale. Repenser la solidarité à travers une démarche prospective, c’est explorer des pistes de recherche pour la fondation d’une communauté terrestre qui rassemble l’humanité dans une tâche collective ou dans un contrat de solidarité qui permettrait à chacun des contractants de gagner ou de perdre à la même situation que les autres.
13 | Auteur(s): Bah KOUAKOU. N° de Page : 142-149 |
Dynamique spéculative des prix de logements locatifs : analyse contextuelle du cas de la ville de Béoumi (Côte d’Ivoire)
Résumé
Cet article examine la dynamique spéculative des prix de logements locatifs dans la ville de Béoumi, en Côte d’Ivoire. Il identifie plusieurs facteurs clés contribuant à la flambée des loyers, notamment l'augmentation des coûts de construction, la percepti on exagérée de la demande, et le manque de régulation sur le marché locatif. Il met en exergue les jeux des différents acteurs et la nécessité d'une intervention réglementaire pour contrôler les prix des loyers et garantir un accès équitable au logement. Les résultats de l’étude reposent sur une enquête de terrain effectuée auprès des chefs de ménage locataires et structures administratives. En plus de la recherche documentaire, cette enquête a permis de collecter des données à travers des observations directes et indirectes, des entretiens et un questionnaire soumis aux 140 ménages locataires.
14 | Auteur(s): Yao Sabin KOUADIO. N° de Page : 151-157 |
Minorité démocratique et multitude chez Spinoza
Résumé
La démocratie contemporaine fonctionne à partir d’une majorité qui exerce le pouvoir d’État. La latitude offerte à cette majorité pour faire régner la volonté générale est si grande qu’on en arrive à parler de dictature légale. En cela, elle exclut bien souvent des affaires publiques, une frange de la population, considérée comme minorité. Or, en tant qu’organisation politique de la société, l’État est l’instance de la puissance publique qui renforce son pouvoir par la prise en compte synergique de toutes les sensibilités sociales. Gouvernants et gouvernés, majorité et opposition minoritaire doivent alors travailler à cette fin, celle d’accroître la puissance de l’État. Quel est en réalité la place et le rôle de la minorité démocratique ou politique dans un contexte où le plus grand nombre décide ? Dans cet article, par le biais de la méthode historico-critique, nous montrerons que la véritable démocratie est un champ inclusif et dynamique de tous les clivages politiques. Il apparaît nécessaire d’examiner les subtilités du fonctionnement de la démocratie à la lumière de la science politique spinozienne pour une intégration plus forte des forces vives à l’effet de renforcer la structure même de l’État et de lui éviter la désagrégation. En conclusion, il est établi que la multitude spinozienne intègre toutes les différences politiques faisant ainsi de la démocratie la forme de gouvernement la plus naturelle.
15 | Auteur(s): Nebilma P. NAGALO, Fulgence T. IDANI, Sidiki ZONGO. N° de Page : 159-168 |
Gestion des déchets plastiques à Koudougou, une ville moyenne du Burkina Faso
Résumé
Autrefois, considéré comme une source de revenu, les déchets plastiques sont perçus aujourd’hui comme un danger par les écologistes au niveau mondial. A l’instar des grandes villes africaines, la ville de Koudougou fait face à des défis majeurs en matière de préservation de l’environnement. L’objectif de cette étude est d’analyser les politiques publiques en place concernant la gestion des déchets plastiques à Koudougou et leur efficacité. La démarche méthodologique adoptée au cours de cette étude est basée sur l’observation, la recherche documentaire, des travaux de terrain et la cartographie. Les résultats montrent que la quantité annuelle de déchets produit était de 142,49195 tonnes en 2022 et de 164,17553 tonnes en 2024. Des 110 ménages échantillonnés, 4% utilisent des services de collecte des déchets, 57% évacuent leurs déchets dans les caniveaux et le long des rails, tandis que 39% choisissent le brûlage ou le transport dans les réserves des quartiers ou dans les trous laissés par l'exploitation humaine (des briques taillées dans la cuirasse) ; provoquant ainsi une concentration des déchets dans 6 secteurs sur 10 de la ville. On note une faible politique d'évacuation, l'absence de centres de stockage et de traitements adéquats des déchets plastiques dans la commune. Comme proposition de solutions, les autorités politiques communales gagneraient à créer des industries ou en soutenant la création d’industries locales de valorisation des déchets plastiques en renforçant aussi la collecte des déchets tout en appuyant financièrement et à équiper en matériels les associations travaillant dans le domaine. Elles doivent aussi rendre concret le financement des matériels roulants du Service Hygiène-Assainissement voire les acquérir de nouveaux outils (camions, bennes tasseuses, tricycles, …) afin de rendre ledit service efficace pour les missions qui lui sont assignées.
16 | Auteur(s): Gallo NIANG, Mamadou THIOR, Mbagnick FAYE, Daouda Mouhamed DIOP. N° de Page : 170-182 |
Dynamiques environnementales de 1972 à 2023 de l’espace autour du Lac Retba (Lac Rose), Dakar, Sénégal
Résumé
Le lac Retba et sa périphérie offrent divers services écosystémiques, font partie intégrante des Niayes de Dakar et constituent une assiette foncière qui attire davantage la convoitise de la population de la banlieue de Dakar. Dans ce contexte, les unités d’occupation du sol de l’espace du lac Retba ont connu des dynamiques diverses. Cette étude vise à analyser les changements d’occupation du sol. Elle s’appuie sur un traitement des images satellitaires Landsat acquises de 1972, 1992, 2012 et 2023, des données pluviométriques de 1951 à 2023 et des données qualitatives relatives aux facteurs. Une classification supervisée est appliquée aux images et les vecteurs issus de cette classification sont combinés deux à deux afin de détecter les changements. L’indice pluviométrique standardisé (IPS) est appliqué aux cumuls annuels de la série afin d’apprécier la variabilité. Les résultats montrent que la sécheresse des années 1970 et 1980 a considérablement réduit les classes d’eau et de végétation au profit de la classe du sol nu, alors que le regain pluviométrique amorcé à partir de 2008 engendre une hausse des surfaces d’eau. Entre 1972 et 1992, les classes d’eau et de végétation ont enregistré des pertes respectives de 27,4 ha et de 1465,95 ha et entre 2012 et 2023, la classe d’eau a eu un gain de 56,12 ha. A partir de 2012, l’urbanisation par le bâti a fait régresser la surface végétale. Entre cette date et 2023, le bâti a augmenté de 1546,59 ha au détriment de la végétation qui a perdu 2149,83 ha. La sécheresse est un facteur majeur de la dégradation environnementale de l’espace du lac Retba et a contribué à accélérer son urbanisation. Toutefois, l’occupation du sol par le bâti ne répond à aucun schéma d’aménagement et expose les populations à des risques environnementaux.
17 | Auteur(s): Epiphane MOUVONDO. N° de Page : 185-194 |
L’exploitation des voies ferrées du port commercial d’Owendo (Sud-Ouest de l’agglomération de Libreville)
Résumé
Le port commercial d’Owendo est l’épine dorsale de l’import et l’export du fret au Gabon. Cette infrastructure est équipée des voies ferrées depuis sa mise en service en 1973. Exploitées par la SETRAG, ces voies servent à l’acheminement du fret ferroviaire issu des importations diverses (wagons, colis précieux, conteneurs). Le présent article a pour objectif d’analyser l’exploitation des voies ferrées du port commercial d’Owendo. La méthodologie retenue s’est appuyée sur une recension des écrits en rapport avec la thématique étudiée. A cela, s’ajoutent des enquêtes de terrain qui ont débuté par des observations in situ. En complément, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de 65 acteurs, principalement les personnels des administrations publiques concernées par la gestion des activités portuaires et les opérateurs privés. Les résultats obtenus révèlent que les voies ferrées du port commercial d’Owendo font face aux entraves techniques (rails endommagés, ralentissement du trafic portuaire, etc.) et sécuritaires (collisions, éclatements des pneus des véhicules). Cette situation est consécutive à l’absence de coordination entre les acteurs en charge de la maintenance de ces infrastructures de transport.
18 | Auteur(s): DANGOURA Mouhamed, KEBE El hadji Abdou Karim, FALL Niang Awa, CISSE Idrissa, DIOUF Khadi, GOMIS Joseph Samba, SYLLA Matar , NDIAYE Bandiougou. N° de Page : 196-215 |
Analyse de la dynamique de l’occupation du sol de la grande Niaye de Pikine (Dakar) en milieu urbain de 1984 à 2021
Résumé
La grande Niaye de Pikine, zone humide, symbole de la zone écogéographique des Niayes est sujette à une attraction du fait de sa position stratégique. Toutefois, cet espace vital n’a pas échappé aux contraintes d’ordre climatique et environnemental récent dans l’espace sahélien. Cette situation est exacerbée par une urbanisation galopante qui entraine une forte pression sur les surfaces inondables. Ainsi, le constat de la situation de vulnérabilité ainsi que la perte des zones humides, fait état de réflexion à l’analyse de l’évolution spatiale de la couverture du sol de la Grande Niaye de Pikine. A travers une approche multi-scalaire, ce diagnostic aboutit à une photointerprétation suivie d’un traitement d’imageries multi -dates. Dans un contexte de variabilité pluviométrique, l’hydrologie des Niayes s’est fortement modifiée et semble afficher une situation d’irréversibilité en dépit du retour à la normale des pluies ces dernières années. Le diagnostic de la situation environnementale des zones humides de la grande Niaye de Pikine révèle un assèchement progressif de la surface des zones inondées variant de 112,25 ha en 1984 à 20,18 ha en 90 soit 22,64% à 4,06% pour atteindre environ 1,90% en 2018 bien que l’eau ait progressé de 2,05% en 2012. En revanche, la surface du bâti est passée de 45,9 km Le Journal des Sciences Sociales N°28 – Décembre 2024 ISSN 2073-9303 Page 197 2 en 1990 à 63,5 km 2 en 2018, soit un taux de croissance global 38,4%. Cela s’est donc réalisé à un rythme d’évolution accéléré, réduisant fortement la surface occupée par les zones inondées. Avec une prédominance de 69,70% des classes d’entité, le bâti demeure le principal facteur de régression de la Grande Niaye. S’y ajoutent la densification du réseau routier et l’érection du Technopole qui constituent ainsi la cheville ouvrière des Niayes. Malgré cette dichotomie entre exploitation et préservation, cet espace aiguise la convoitise et introduit les notions de compétition, d’instabilité, de risque de disparition.
19 | Auteur(s): Kouassi Combo MAFOU , Seïdou COULIBALY, Bossiékan Elisée NEMAHION. N° de Page : 217-227 |
Migration de travail et conflits fonciers dans la souspréfecture de Guiglo
Résumé
La région ouest de la Côte d’Ivoire bénéficie d’atouts naturels propices à l’activité agricole. Ces conditions naturelles attirent une importante population de migrants agricoles à la recherche de terre de culture. Dans la sous-préfecture de Guiglo, les populations autochtones par la vente, le don, la location et héritage, ont attribué des droits fonciers aux migrants. Au fil des années, l’installation massive de ces migrants a engendré des relations conflictuelles autour de la terre. A cet effet, la migration du travail semble être à l’origine des conflits fonciers dans la sous-préfecture de Guiglo. Cet article se propose de déterminer la responsabilité des migrants de travail dans les conflits fonciers de la sous-préfecture de Guiglo. La méthodologie utilisée a consisté à la collecte de données à travers la combinaison de la recherche documentaire, d’enquête par entretien auprès du Sous-préfet de Guiglo, de 8 chefs de villages et de 11 chefs de communautés migrantes, et d’enquête par questionnaire auprès d’un échantillon de 142 migrants agricoles répartis dans 15 villages choisis dans la souspréfecture de Guiglo. Il ressort de l’analyse des résultats, que les conflits varient en fonction des acteurs et des localités. Les conflits les plus importants sont ceux opposant les autochtones aux migrants (allochtones et allogènes). Ces conflits sont récurrents dans les localités de Petit-Guiglo et de Goya1. Les causes de ces conflits fonciers sont de différents ordres, cependant les conflits liés aux limites des exploitations sont les plus observés. Différentes instances sont sollicitées dans le cadre de leur règlement. Le recours à la chefferie traditionnelle et aux chefs de communauté sont les mécanismes les plus utilisées.
20 | Auteur(s): Kouassi Combo MAFOU , Seïdou COULIBALY, Bossiékan Elisée NEMAHION. N° de Page : 217-227 |
Migration de travail et conflits fonciers dans la souspréfecture de Guiglo
Résumé
La région ouest de la Côte d’Ivoire bénéficie d’atouts naturels propices à l’activité agricole. Ces conditions naturelles attirent une importante population de migrants agricoles à la recherche de terre de culture. Dans la sous-préfecture de Guiglo, les populations autochtones par la vente, le don, la location et héritage, ont attribué des droits fonciers aux migrants. Au fil des années, l’installation massive de ces migrants a engendré des relations conflictuelles autour de la terre. A cet effet, la migration du travail semble être à l’origine des conflits fonciers dans la sous-préfecture de Guiglo. Cet article se propose de déterminer la responsabilité des migrants de travail dans les conflits fonciers de la sous-préfecture de Guiglo. La méthodologie utilisée a consisté à la collecte de données à travers la combinaison de la recherche documentaire, d’enquête par entretien auprès du Sous-préfet de Guiglo, de 8 chefs de villages et de 11 chefs de communautés migrantes, et d’enquête par questionnaire auprès d’un échantillon de 142 migrants agricoles répartis dans 15 villages choisis dans la souspréfecture de Guiglo. Il ressort de l’analyse des résultats, que les conflits varient en fonction des acteurs et des localités. Les conflits les plus importants sont ceux opposant les autochtones aux migrants (allochtones et allogènes). Ces conflits sont récurrents dans les localités de Petit-Guiglo et de Goya1. Les causes de ces conflits fonciers sont de différents ordres, cependant les conflits liés aux limites des exploitations sont les plus observés. Différentes instances sont sollicitées dans le cadre de leur règlement. Le recours à la chefferie traditionnelle et aux chefs de communauté sont les mécanismes les plus utilisées.
21 | Auteur(s): Zénabou Diarra. N° de Page : 229-242 |
Matériaux de récupération sur les dépôts de transit à Bamako (Mali) : subsistance et risques
Résumé
La récupération des matériaux sur les dépôts de transit est un phénomène courant dans de nombreuses villes. Ce phénomène consiste à fouiller sur les dépôts d’ordures pour récupérer les matériaux recyclables, les objets réutilisables et les biens vendables. Il prend de plus en plus d’ampleur dans la capitale malienne avec les montagnes d’ordures qu’abrite la ville qui fait face à des défis socioéconomiques. Cette étude, menée dans les dépôts de transit de Bamako a mis en lumière les facteurs contributifs, les motivations des récupérateurs, les réseaux qui se créent sur les sites de récupération ainsi que les conséquences liées à cette activité informelle. La méthodologie adoptée est mixte et combine entretiens semi-directifs, focus groups, enquêtes et observation participative. Malgré les conditions difficiles de travail et les risques sanitaires omniprésents sur ces dépôts d’ordures, les récupérateurs pour la plupart expriment un besoin d’amélioration de leurs conditions de travail plutôt qu’un désir d’abandonner cette activité. Les résultats discutent du contexte socio-économique des récupérateurs, des techniques de récupération et du système de gestion des déchets. Ces résultats combinés aux témoignages des différents récupérateurs évoquent la nécessité d’améliorer les conditions de travail de ces acteurs informels qui joue leur partition dans la réduction des quantités de déchets produits à Bamako et l’économie urbaine.
22 | Auteur(s): Françoise VALEA, Adama SAWADOGO, Lucien OUEDRAOGO. N° de Page : 244-255 |
Savoirs locaux de prévisions climatiques et dynamiques spatio-temporelles des pratiques agricoles dans la commune rurale de Boussouma (Burkina Faso)
Résumé
Les populations locales, à travers leurs observations des phénomènes naturels et les comportements du milieu, appréhendent plus ou moins la dynamique des paramètres climatiques (pluviométrie, températures, vents) et adaptent leurs pratiques agricoles. Lorsque ces connaissances locales corroborent avec les prédictions des modèles climatiques, cela permet une bonne appréciation des contraintes saisonnières. Ainsi, le calendrier agricole peut être mieux organisé. L’objectif de cette recherche est d’analyser les savoirs locaux dans la prévision climatique et leurs rôles dans l’organisation des pratiques agricoles dans la commune rurale de Boussouma. La démarche méthodologique est basée sur la revue de la littérature et les investigations de terrain auprès des populations et des services techniques déconcentrés dans la localité et ses environs. Les résultats indiquent que la prévision climatique a une influence sur l’organisation des activités agricoles dans l’espace et dans le temps, par l’ajustement et le suivi du calendrier agricole en termes de phases de préparation des champs, de semis et des types de labour. Il en est de même pour le choix des espaces à emblaver en fonction de la valeur agronomique des sols et la nature des spéculations. Fort de toutes les contraintes qui en découlent, des mesures d’adaptations sont mises en œuvre pour minimiser l’effet des aléas et optimiser la production.
23 | Auteur(s): Pape THIAW, Cheikh Ahmed Tidiane FAY, Seydou Alassane SOW, Amadou Abou SY, Boubou Aldiouma SY. N° de Page : 257-269 |
Analyse des trames sédimentaires des différentes toposéquences des Niayes du littoral de Niayam-Potou
Résumé
Les « Niayes », une appellation locale qui désigne un paysage constitué de dunes et de dépressions interdunaires sont caractérisées par une diversité de trames sédimentaires le long de la Grande côte du Sénégal. En vue de comprendre les dynamiques sédimentaires du segment du littoral Niayam-Potou, l'étude a fixé pour objectif d'analyser l’origine, la composition et l’évolution des différentes trames sédimentaires des toposéquences. La méthodologie repose sur des prélèvements de sédiments à différentes profondeurs et localisations, suivis d'analyses granulométriques au laboratoire. Les résultats montrent une variabilité significative des sédiments, avec une prédominance de sables (100%) dans les dunes blanches littorales et de 96 % de l’argile et 4% de limons dans les dépressions de Niayam. Les dépressions de Potou 1 sont constituées de 97% de sables et de 3% de l’argile, contre 62% de sable et 38% de l’argile pour les Niayes de Potou 2.
24 | Auteur(s): Benoit Bertrand ASSAMBA. N° de Page : 271-287 |
La problématique de la conversion catégorielle chez Kwame Nkrumah dans le consciencisme (1969 – 1976)
Résumé
L’idée du panafricanisme, comme formation d’un espace commun aux fins de la réalisation et de la détermination du continent noir prend sa source dans les déchirements et les traumatismes historiques dont l’Afrique a longtemps fait l’objet. Ainsi, la questi on de l’union aura sans doute marquée le paysage politique africain du siècle dernier. Aujourd’hui encore, elle n’est pas sans interpeller l’ensemble des acteurs sociaux sur le devenir du continent. La présente étude, qui se cristallise autour de cette problématique sous l’éclairage de la conversion catégorielle a pour but de montrer l’implication politique et la portée philosophique dudit concept de Kwame Nkrumah dans la réalisation d’une communauté politique africaine unie. L’examen des interrogations sur l’historicité de l’unité africaine et sur le rôle de la conversion catégorielle dans ce processus de continentalisation, nous ont permis de comprendre, dans une démarche analytico-critique, que le panafricanisme prend sa source dans la diaspora noire outre atlantique avant d’élire sa zone géographique de prédilection en Afrique d’une part et d’autre part, la mise en œuvre du principe de conversion catégorielle qui constitue l’élément dynamique ou dialectique du consciencisme peut résorber les différences factuelles qui distancent les Etats les uns des autres, et ainsi les conduire à l’unité.
25 | Auteur(s): Cheikh NDIAYE, Sidia Diaouma BADIANE, Thierno Bachir SY, Mamoudou DEME , Malick DIOUF. N° de Page : 289-300 |
«Défis d’une cohabitation entre la pêche artisanale et l’exploitation gazière dans la zone de la langue de Barbarie (Saint-Louis, Sénégal) »
Résumé
Cet article étudie les défis posés par la cohabitation entre la pêche artisanale et l’exploitation des hydrocarbures dans la zone de la Langue de Barbarie (Saint-Louis, Sénégal). Situé à environ 125 km au large de la ville de Saint-Louis (Sénégal), à cheval des eaux territoriales sénégalo-mauritaniennes, le gisement gazier de Grand-Tortue Ahmeyim (GTA) contiendrait des réserves de gaz estimées à 560 milliards de mètres cubes, ce qui en ferait le plus important de l’Afrique de l’Ouest. L’exploitation gazière, une nouvelle donne à Saint-Louis, limite le rayon d’action d’autres anciens usagers de la mer, comme les pêcheurs artisanaux. Cette étude vise à analyser les conflits d’usages potentiels, ainsi que les impacts associés aux activités extractives de la plateforme gazière, notamment l’installation du HUB Gaz Naturel Liquéfié (GNL) de GTA, sur la pêche artisanale et ses activités connexes. Cette étude a nécessité une enquête par questionnaire auprès des acteurs de la pêche et des entretiens avec les personnes ressources, ainsi qu'un traitement et une analyse des données. Les résultats de cette recherche montrent que l’exploitation des ressources gazières et halieutiques revêt un enjeu capital pour l’État du Sénégal. Toutefois, la forte emprise spatiale (marine et côtière) du projet GTA occasionne une vulnérabilité de la pêche avec des enjeux actuels et futurs, constituant ainsi une menace pour les ressources halieutiques et leurs écosystèmes notamment dans la Langue de Barbarie (Saint-Louis).
26 | Auteur(s): Halizata SANA. N° de Page : 302-310 |
Communication et résilience des communautés au Burkina Faso à travers la valorisation des NUS
Résumé
Le Burkina Faso, comme tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, fait face à des problèmes de développement qui remettent en cause la survie des populations. En effet, la rareté des pluies, leur mauvaise répartition, ont poussé les communautés rurales à abandonner certaines spéculations qui ont fait leur preuve dans la lutte contre la précarité. Parmi les acteurs qui tentent de sortir les populations de la vulnérabilité, le projet SUSTLIVES s’intéresse aux difficultés liées au domaine de l’agriculture. Il s’agit de faire la promotion de produits qui sont de nos jours négligés par la recherche et sous-utilisés par les communautés. Pour inciter les populations à changer leur regard par rapport à ces cultures, le projet a initié des actions de communication depuis trois ans. L’objectif général de cet article est d’analyser la communication du projet en la confrontant aux principes de la Communication pour le développement et de la théorie du comportement planifié. Il part de la question de savoir si la communication du projet permet d’atteindre ses objectifs. En plus de la recherche documentaire, les entretiens semi-directifs et l’observation directe ont été les outils de production de données. Au terme de cette investigation, il ressort que la communication du projet a respecté les principes de l’approche participative. Elle a permis de susciter l’intérêt des populations pour ces différentes spéculations. Cependant, quelques améliorations sont à envisager, particulièrement en ce qui concerne le volet distribution des semences pour renforcer le capital confiance du projet.
27 | Auteur(s): AMAFFE Assi Réné Gédéon, KOUAKOU Adjoa Mauraine-Fabienne, CISSÉ Kané Vassouleymane. N° de Page : 312-321 |
Impacts socio-économiques du palais des sports de Treichville dans le district autonome d’Abidjan (Côte d’Ivoire)
Résumé
Situé dans la commune de Treichville en Côte d’Ivoire, le Palais des Sports accueille des événements sportifs, socioculturels et politiques. Autour de cette infrastructure se développe un secteur économique informel dynamique, qui contribue à l’amélioration des conditions de vie et à la création d’emplois. Cette étude vise à évaluer la contribution du Palais des Sports au développement socio-économique local. La méthodologie repose sur une combinaison de recherches documentaires, d’observations de terrain, d’entretiens avec les autorités municipales et les gestionnaires du Palais, ainsi qu’une enquête auprès de 120 commerçants. Ces derniers ont été sélectionnés via la méthode de boule de neige, selon des critères incluant leur proximité avec le Palais et des choix opportunistes. Les résultats mettent en évidence la diversité des activités économiques informelles, avec une prédominance de la restauration (55%). Les jeunes de moins de 35 ans représentent 67,5% des acteurs impliqués, tandis que les hommes (58,33%) sont plus nombreux que les femmes (41,67%). Ces activités génèrent des revenus mensuels allant de 82 000 à 252 000 FCFA, participant ainsi à la lutte contre la pauvreté, et à la dynamisation de l’économie locale. En somme, le Palais des Sports de Treichville agit comme un moteur indirect de développement socio-économique, en favorisant un écosystème économique informel autour de ses activités. Ces résultats soulignent l’importance des infrastructures polyvalentes dans la structuration et la résilience économique des espaces urbains.
28 | Auteur(s): Sindou Amadou KAMAGATÉ. N° de Page : 323-335 |
Perception de la variabilité pluviométrique par les cotonculteurs dans la sous-préfecture de Lataha au Nord de la Côte d’Ivoire de 1991 à 2020
Résumé
La relation entre la variabilité pluviométrique et l’agriculture en générale et en particulier la culture du coton a été démontrée dans beaucoup d’études sur différents territoires. Celle-ci porte sur la sous-préfecture de Lataha dans le Nord de la Côte d’Ivoire où la variabilité pluviométrique impacte fortement la culture du coton qui reste jusqu’aujourd’hui pluviale. Cette étude a pour objectif d’analyser la perception de la variabilité pluviométrique des cotonculteurs dans la sous-préfecture de Lataha dans le Nord de la côte d’ivoire de 1991 à 2020. Ainsi, au-delà de la recherche bibliographique qui a permis de faire l’état de l’avancement scientifique sur le sujet, la méthodologie s’est basée sur le traitement statistique des données pluviométriques recueillies auprès de la SODEXAM pour montrer la réalité scientifique sur la variabilité pluviométrique. Aussi, l’analyse des données de l’enquête de terrain a permis de comprendre la perception de la variabilité pluviométrique des cotonculteurs de cette souspréfecture. Les résultats indiquent qu’au cours de la période d’étude considérée, la pluviométrie a observé deux (2) tendances. La première tendance pluviométrique comprise entre 1991 et 2007 correspond à une phase sèche et la seconde tendance de 2008 à 2020 est plutôt humide. De plus, les cotonculteurs de la sous-préfecture de Lataha ont une perception qui diffère des données conventionnelles au niveau de l’évolution de la pluviométrie car pour 95% d’entre eux, la pluviométrie ne fait que baisser pendant toute la durée de l’étude (de 1991 à 2020). En outre, 98% affirment que maintenant, la saison des pluies dure moins qu’avant et 89% pensent que cette tendance date d’environ 20 ans au moins. C’est pourquoi, l’actualisation du calendrier cultural de cette zone de production du coton sera nécessaire afin de mieux accompagner les cotonculteurs.
29 | Auteur(s): Alexia Duchesse MASSOUMOU-KOUKA, Syviney Franck Laurel BAKANAHONDA, Patrice MOUNDZA. N° de Page : 337-345 |
Etat des lieux de l’insalubrité et organisation de la gestion des déchets par les ménages dans l’arrondissement 6 Ngoyo à Pointe-Noire (République du Congo)
Résumé
Le présent article a pour objectif de faire un diagnostic général c’est à dire l’état du système de gestion des déchets par les ménages dans l’arrondissement 6 Ngoyo, situé à la sortie sud de Pointe-Noire vers la frontière avec l’enclave angolaise du Cabinda. Les principaux résultats sont issus de la recherche documentaire et des enquêtes de terrain. La collecte des données d’étude a été réalisée auprès de 170 chefs de ménages, les entretiens avec des responsables municipaux de Ngoyo et les observations directes pendant des visites de terrain entre janvier et mai 2023. Cette méthodologie de travail, a permis d’observer plusieurs dépôts sauvages, 62 au total dans cet arrondissement. Les ménages produisent les restes de cuisines (41%), les emballages en plastiques (19%), les bouteilles (18%), les papiers (17%). Ils utilisent les fûts coupés, les sachets en plastiques, les sceaux et les vieux récipients comme types de poubelles pour stocker les déchets dont pour certains dans la cour, pour d’autres devant la maison, pour d’autres encore derrière la maison et en bordure de la maison. Les déchets sont par la suite déversés dans dépotoirs sauvages, dans les bacs Averda ou encore emportés par la pluie. La multiplication de ces dépotoirs est due à une absence de bacs Averda à l’intérieur des quartiers enquêtés installés seulement le long des voies goudronnées. Ces résultats montrent les insuffisances du système de gestion des déchets ménagers dans l’arrondissement 6 Ngoyo ce qui occasionne des incidences désastreuses sur les populations.
30 | Auteur(s): Koffi René DONGO, Kouadio Joseph KRA, Abalé Molière ZEDOU, Amissa Augustin ADIMA. N° de Page : 347-356 |
Impacts environnementaux du maraîchage urbain dans le district de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire)
Résumé
L’agriculture urbaine en Afrique sub-saharienne a connu un essor considérable depuis ces dernières décennies. Et la Côte d’Ivoire, pays du Golfe de Guinée n’est pas en marge. Les pratiques des cultures maraichères urbaines restent un héritage colonial. Ainsi, Yamoussoukro, la capitale politique du pays ne fait qu’implémenter cette tradition sur son espace urbain. Les espaces aménagés et les marchés de Yamoussoukro foisonnent de légumes tels que la laitue, la tomate, le concombre, l’oignon, le chou, la carotte, le navet et le piment . A partir d’une recension bibliographique et d’une enquête par questionnaire, il ressort que les impacts environnementaux se perçoivent à la fois sur les espaces maraîchers et sur la population. D’une part, ils se matérialisent sous la forme de problèmes physiques, chimiques et biologiques. D’autre part, au niveau de la population, bien que l es pratiques culturales génèrent des emplois, elles sont cependant de potentielles sources d’intoxication alimentaire, de maladies pour les consommateurs, si des dispositions idoines de production ne sont pas prises.
31 | Auteur(s): ASSUE Yao Jean-Aimé, DOSSO Adam’s Lama. N° de Page : 359-376 |
Les filets sociaux du gouvernement et l’amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires dans la région du Worodougou (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire)
Résumé
Depuis le début des années 2000, la Côte d’Ivoire a fait de la réduction de la pauvreté une priorité dans le pays en développant activement le secteur de la protection sociale. Cela s’est matérialisé d’une part par la mise en œuvre de son document de stratégie de réduction de la Pauvreté en 2000 et d’autre part, par l’élaboration de la stratégie nationale de protection sociale en 2014 qui prévoit, entre autres, la mise en œuvre d’un programme de filets de sécurité productif. Le programme de filets sociaux productifs mis en place en 2015 dans le pays et particulièrement dans la Région du Worodougou permet d’accélérer la décrue du niveau de la pauvreté et des inégalités. Il joue un rôle essentiel dans les stratégies de développement du capital humain. L’objectif de cette étude vise à analyser l’impact des filets sociaux productifs sur les conditions de vie des populations bénéficiaires dans la Région du Worodougou. Pour y parvenir, la méthodologie déployée s’est appuyée sur l’exploitation des données issues de l’observation directe et indirecte, la recherche documentaire, des entretiens et des investigations de terrain. Ainsi, un échantillon de 334 ménages repartis dans dix-sept (17) localités bénéficiaires a été enquêté en tenant compte de la population mère. Il en découle que ce programme a des répercussions positives sur les conditions socioéconomiques des populations bénéficiaires. Il permet aux ménages de réaliser des investissements productifs pour leur avenir, mais également d’investir dans le capital humain à travers l’accès à la santé, à l’éducation et à un logement de qualité. Cependant, il existe encore une multitude de facteurs entravant la bonne marche des filets sociaux dans l’amélioration des conditions de vie des ménages bénéficiaires.
32 | Auteur(s): Madiop YADE, Abdoulaye FATY, Pierre Corneille SAMBOU, Waly FAYE. N° de Page : 378-387 |
Eau et agriculture périurbaines dans le contexte des infrastructures socio-économiques : Exemple du bassin versant de Diamniadio (Dakar, Sénégal)
Résumé
En tant qu’activité traditionnelle, l’agriculture, à travers le maraîchage, est toujours une des principales formes d’activités socio-économiques et sources de revenus des populations, ainsi que le premier employeur des jeunes au niveau du bassin versant de Diamniadio. Cependant, depuis 2014, Diamniadio est au cœur des politiques d’aménagement territorial de la région dakaroise avec l’avènement d’une ville nouvelle appelée autrement Pôle Urbain. Ainsi, l’agriculture qui a toujours soutenu le développement socio-économique de cette zone est vivement affectée aujourd’hui par ces aménagements, entrainant un net recul de ce secteur depuis deux décennies. Cet article a pour principal objectif d’évaluer l’impact des aménagements sur le potentiel hydrique du bassin versant de Diamniadio et sur l’agriculture. Pour se faire, des données hydro-climatiques sont recueillies au niveau de la DGPRE et de l’ANACIM. Ces données sont extraites du réseau pluviométrique de la station de Dakar Yoff de 1951 à 2023. Les données socio-économiques sont recueillies au niveau de l’ANSD, mais aussi à travers une enquête de terrain réalisée par le biais d’un questionnaire. Les résultats montrent que le potentiel hydrique varie constamment à travers l’irrégularité pluviométrique avec une moyenne annuelle estimée à 71 326 080 m . S’y ajoute la perturbation de l’écoulement naturel des eaux pluviales due aux aménagements réalisés au niveau du bassin. Cette perturbation a entrainé la réduction du taux de charge de la nappe phréatique et le tarissement précoce des lacs temporaires. La conjonction de tous ces facteurs a pour conséquence la réduction de l’espace agricole, la baisse de 21 % des revenus et la reconversion de bon nombre d’agriculteurs dans d’autres activités.