Psychologie et développement durable : quelles méthodes, quels enjeux, quels défis ? - Le journal des sciences sociales

Le journal des sciences sociales

Psychologie et développement durable : quelles méthodes, quels enjeux, quels défis ?

Publication Date : 10-06-2022


Auteur(s) :

Annick DURAND-DELVIGNE, Sylvie DE CHACUS.


Volume/Numéro :
Volume 1
,
Issue 23
(06 - 2022)



Résumé :

Alors que jusque dans les années 80, le développement durable était surtout considéré sous sa dimension écologique (préservation des ressources naturelles pour les générations futures), avec les sommets de Rio de Janeiro (1992) et de Johannesburg (2002), le capital social et humain a théoriquement pris toute sa place, en conjonction avec le capital physique, financier ou naturel, dans le patrimoine à transmettre aux générations futures (Henni, 2004). Cependant, ce projet d’une durabilité sociale du développement, cette proposition de favoriser un état d’harmonie entre les êtres humains (Rapport Brundtland, 1987), se heurtent aux questions de pauvreté, de vulnérabilité et d’inégalités sociales, dans un contexte de globalisation, marqué par des migrations permanentes- dues à des pressions économiques, culturelles, militaires ou climatiques- contexte dans lequel l’Etat devient de plus en plus un lieu transitoire, temporaire et ses habitants de plus en plus apatrides (Butler et Spivak, 2007). Notre objectif est ici de soumettre une analyse critique de la place que peut/doit occuper la psychologie dans ce champ du développement socialement soutenable et inclusif, à condition qu’elle adopte une approche intégrative et non exclusivement centrée sur l’idéologie de la méthode expérimentale. Elle s’appuie sur une recherche participative que nous avons menée de manière collaborative en France et au Brésil, en bénéficiant de l’expertise de la chaire Unesco du développement durable de Rio de Janeiro. Les participantes à cette recherche, femmes migrantes originaires de l’Afrique sub-saharienne en France et femmes ayant dû quitter des zones rurales pauvres pour des mégapoles du Brésil, étaient, entre autres, confrontées au problème de la faible reconnaissance sociale de leur travail. Certaines s’étaient regroupées au sein de centres communautaires ou d’associations, en lien avec le commerce solidaire et équitable, afin d’accroître à la visibilité et le développement de leurs activités d’artisanes et/ ou de commerçantes. Cette réflexion épistémologique réinterroge les concepts de participation et d’empowerment ainsi que leurs possibles mises en œuvre par la psychologie pour des interventions éthiquement productives.


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