Détail de l’article

La problématique de l’accès au foncier dans l’espace périurbain de Bouaké (Côte d’Ivoire)

D’un taux de croissance urbaine de 4,6% entre 1921 et 1932, la ville de Bouaké atteint un taux de 7,5% en 1998 (INS, 1998). Cette croissance urbaine a pour corollaire l’étalement spatial de la ville. Il s’ensuit une curée foncière dans les villages périphériques de Bouaké qui révèle une indisponibilité croissante des terres cultivables. Dès lors, il se pose la problématique de l’accès au foncier dans l’espace périurbain de Bouaké. Le présent article vise à montrer les difficultés d’accès au foncier dans cet espace. La méthodologie adoptée, repose sur la recherche documentaire, l’observation participante et l’enquête de terrain menée grâce à un guide d’entretien et des questionnaires. Les résultats de cette étude démontrent l’existe d’une diversité de modes d’accès au foncier dans l’espace périurbain de Bouaké. Il s’agit des modes légaux et illégaux d’accès au foncier. Les modes légaux d’accès se caractérisent par l’achat (47%), le partage de terres (31%), l’héritage (10 %), le don (6%) et par le gage (1%). Quant aux modes illégaux, ils s’illustrent par l’usurpation d’héritage, l’occupation des espaces à risque et l’accès à la terre par squat. Ces modes d’accès au foncier laissent transparaitre les contraintes de gestion foncière dans cette collectivité territoriale à savoir l’indisponibilité des ressources foncières et l’inefficacité des modes de contrôle. De plus, la persistance de ces contraintes a favorisé l’émergence de stratégies de contournement des communautés villageoises face à l’indisponibilité foncière. Ces stratégies sont entre autres la maîtrise des lotissements d’extension dans l’espace périurbain de Bouaké et la régulation de la transaction foncière.