Maintien des usages de l’eau du barrage à Taabo : la communication de lutte contre les schistosomiases à l’épreuve
Auteur.e.s
Affoué Rachel KOFFI, Kra Valérie KOFFI .
Résumé
La réalisation des barrages hydroélectriques a généralement comme conséquence une recrudescence de diverses parasitoses, particulièrement les schistosomiases ou bilharzioses. Comme mesure préventive face à ce problème de santé publique, des programmes d’éducation pour la santé ont été conduits par des Organisations Non Gouvernementales et des centres de recherche, à Taabo dans le cadre de la mise en place du barrage dans cette localité. Malgré la mise en œuvre de programmes d’éducation, plusieurs cas d’infections et de réinfections schistosomiennes continuent d’être identifiés dans cette population rurale, car en dépit de l’installation de pompes hydrauliques et de la communication, elle continue de s’exposer aux maladies hydriques en utilisant l’eau des barrages hydroélectriques. Dans une approche qualitative, cet article questionne les logiques qui sous-tendent la résistance des populations au comportement promu par les acteurs de lutte contre les maladies hydriques. Pour ce faire, elle a mobilisé les entretiens semi-directifs et les focus group pour la collecte de données auprès des acteurs institutionnels et des populations ainsi que la recherche documentaire. Les résultats révèlent que les pratiques d’usage de l’eau ne sont pas déconnectées de leurs perceptions sur les stratégies communicationnelles, leurs croyances culturelles liées à l’eau du barrage et à l’arbitrage budgétaire. À terme, le texte démontre que leurs pratiques sont sous-tendues par un enjeu d’affirmation et de légitimation de leur appartenance au groupe.