La question du statut épistémologique de la médecine : De Claude Bernard à Georges Canguilhem
Auteur.e.s
SABLÉ Léhoua Patrice, ANGAMAN Kadio Mathieu.
Résumé
La médecine a connu une révolution à partir du 19e siècle en raison des progrès de la chimie et des techniques de laboratoire. Si bien avant cette période, la médecine est restée longtemps dans la léthargie, c’est avec Claude Bernard qu’elle va trouver, dans la codification de la méthode expérimentale, les conditions de la rationalité médicale. La médecine va passer de son stade préscientifique pour accéder au statut de science expérimentale. Si Bernard a ébranlé les fondements de la médecine traditionnelle basée sur l’observation, il veut fonder la médecine active, qui selon lui, agit sur le vivant, en s’appuyant sur le modèle physico-chimique. Considérant de leur côté le vivant comme irréductible à l’explication physico-chimique à cause de sa spécificité, les vitalistes vont s’opposer à la philosophie biologique de Bernard. Canguilhem va trouver également que l’homme n’est pas à sacrifier sur l’autel de l’expérimentation scientifique, surtout qu’il faut aussi considérer la valeur de tout l’humain. La thèse que nous défendons est celle de reconsidérer la valeur de l’homme pour éviter la réification de ce dernier dans les recherches biomédicales en réel progrès. L’homme ne doit pas être oublié au profit de la science.